BARGONI

2009

“La peinture passionnément” Toutes les toiles présentées au Musée Estrine sont inédites, il s’agit d’un ensemble très cohérent celui où la couleur est la plus omniprésente. À la manière du “Fa presto” du Tintoret, la touche charnue lui impose son rythme rapide elle projette l’œuvre hors du cadre dans l’infini. C’est un corps à corps avec la peinture que sa matérialité généreuse rend presque palpable. Un opéra baroque se joue dans la lumière dorée ou opalescente des peintres de Venise. Le blanc au centre de l’œuvre dès les année 50, comme les ramifications d’estuaire d’un grand fleuve paisible, irrigue la toile de ses veines, chargées des nuances précieuses des dessous très nourris. Exquis feu de gemmes il incendie et réveille son environnement. Les couleurs se répondent, s’enlacent, s’enchantent, langueurs voluptueuses d’un lamento d’Ariane inassouvie. 

BARGONI

Contenues, sous l’apparence d’une liberté d’improvisation, par l’organisation dominatrice des blancs, c’est à peine si l’on remarque que la riche sensualité du rouge de garance étend son ombre grave sur des bleus dont l’éclat, défaillant vers des nuances d’améthyste, portent “le soleil noir de la mélancolie” ( le acque e la luce ). L’artiste pressent-il que ce moment béni où il croit toucher le faîte de son savoir, n’était qu’une illusion, dès demain fracassée. Ce sentiment très vivace de la précarité des triomphes, porte au cœur de son art une blessure, dont le lyrisme poétique transperce la beauté qui s’épanouit pourtant en multiples splendeurs… (Laurence Izern)

Giancarlo Bargoni / Rispettare il caso